Dublin ghost
Entretien avec un fantôme
dans la capitale irlandaise
Les rues de nos villes nous réservent parfois des surprises. Alors que je profitais d’un week-end à Dublin, en Irlande, je fis une rencontre des plus surprenantes… un fantôme.La nuit enveloppait la cité de Dublin depuis déjà quelques heures ; j’en profitais pour me balader et découvrir la ville « by night ». On m’avait recommandé le quartier médiéval pour ses magnifiques cathédrales et surtout sa riche histoire. À la lueur de la lune, les rues semblaient sorties d’un autre âge. C’est au détour d’une rue pavée que je le vis apparaître : un fantôme. Passé l’étonnement de cette rencontre spectrale, j’engageai immédiatement la conversation…
J.B. À qui ai-je l’Honneur ? Êtes-vous le fameux Black Pig dont tout le monde parle ?
B.P. En quelque sorte ! (rires) En fait, mon nom est Mathew Olocher. Je hante ce quartier de Dublin depuis plus de 200 ans.
J.B. Vous êtes donc l’imposteur ? Celui qui a terrorisé les Dublinois pendant 11 ans en se faisant passer pour Black Pig ?
B.P. Pas exactement. J’ai effectivement revêtu pendant ces années l’apparence du fameux Black Pig, mais en aucun cas je n’ai commis d’agression… J’ai toujours aimé faire peur aux gens, c’est ma spécialité. De mon vivant, j’excellais dans l’art de l’humour. Une blague par-ci, une blague par-là. Je me promenais le soir et effrayais les passants. Et depuis ma mort, j’avoue que je continue mon œuvre… et que mon aspect spectral m’y aide grandement comme vous pouvez le constater !
J.B. Vous êtes le premier fantôme que je rencontre… Expliquez-moi ce qu’est un fantôme exactement.
B.P. C’est un peu comme ce que l’on voit dans les films d’aujourd’hui – à ce sujet, quelle merveilleuse invention que le cinéma ! – bref, je peux traverser tous les murs et les corps qu je veux. Et pour ce qui est de déplacer les objets, il me suffit de me concentrer.
J.B. Comme se fait-il que je puisse vous voir ?
B.P. Tout simplement parce que je le veux bien ! J’apparais et je disparais à ma guise. Si je veux être invisible, il me faut faire un effort qui demande de l’énergie. Mais avec un peu de temps et d’entraînement, cela devient enfantin : regardez ! (il disparaît et réapparaît sous mes yeux)
J.B. Où et comment vivez-vous ?
B.P. Ma résidence principale est ce quartier du Dublin. Ensuite, j’aime me promener et jouer des tours aux humains dès que je peux. C’est classique, mais terriblement efficace ! (il rit) J’ai un ami particulièrement farceur. Il hante une célèbre école de sorcellerie en Grande-Bretagne et son passe temps favori est de faire tourner en bourrique professeurs et élèves. Quand je lui rends visite, qu’est-ce que nous nous amusons ! Mais le plus drôle, ce ne sont pas les apprentis magiciens mais plutôt les simples mortels ! Ils répètent sans cesse que « les fantômes n’existent pas » et moi, je prends un malin plaisir à leur prouver le contraire… Alors, je leur joue les grands classiques, vous savez : une porte qui claque toute seule, un livre qui flotte ou un drap qui se déplace… Ça marche à tous les coups !
info : Dublin s’appelait autrefois Dubline
La légende de Black PigAu cours de l’hiver 1782, un homme masqué attaquait les Dublinois. Capturé, condamné puis incarcéré, on retrouva le coupable mystérieusement mort dans sa cellule. Mais les agressions continuèrent. La légende de Black Pig commençait. Au cours des années qui suivirent, chaque hiver apportait son lot d’agressions et d’apparitions de Black Pig. Certains disaient qu’il s’agissait d’un imposteur, d’autres d’un fantôme. En 1973, un forgeron se fit attaquer aux abords de Christ Church. Cet homme solide mit Black Pig au tapis d’un seul coup de poing. Il s’agissait bien d’un imposteur, un certain Olocher, qui se déguisait en fantôme et rôdait dans la cité. Les Dublinois retrouvèrent la tranquillité. Pourtant certains affirment avoir vu Black Pig errer dans les rues de la ville…[/img]